Du latin, « humor » = liquide, l’humorisme est l’un des grands principes de la démarche hygiéniste.
Ce que l’on nomme « humeurs » représente les liquides dans lesquels baignent nos cellules. Ces liquides alimentent les cellules en oxygène issu de notre respiration et en nutriments issus de notre digestion. Mais ils véhiculent également les déchets métaboliques résultant du « travail cellulaire ». Nos « humeurs » transportent aussi les éléments fabriqués par nos cellules à partir des nutriments fournis. Ces éléments sont par exemple des hormones, des enzymes, des neurotransmetteurs, des immunoglobulines…
Pour reprendre une expression de Pierre-Valentin :
« La lymphe, c’est à la fois le fleuve nourricier et le tout-à-l’égout ».
Marchesseau
On comprend donc que de la qualité de nos humeurs dépend la qualité de nos cellules, et par conséquent celle de nos tissus, de nos organes, de notre corps en entier. Par extension, nos humeurs sont les garantes de notre santé/vitalité. (cf Christian Brun, Le grand livre de la naturopathie, p 15)
Certains liquides circulent en circuit fermé : Le sang (env 5 L), la lymphe (env 2 L),
D’autres liquides en circuit ouvert : la bile (env 1 L par jour), urine, salive, sperme, larmes…
Des liquides ne circulant pas : Le liquide céphalo-rachidien, liquide synovial, humeur aqueuse des yeux, éventuellement liquide amniotique.
Ils doivent être sains.
Si ces liquides vitaux sont viciés par une surcharge ou une altération de leur nature, un lent processus se met en place. Des perturbations fonctionnelles vont apparaitre, qui créeront par la suite des lésions organiques si rien n’est fait.
Selon Hippocrate, la dominante d’une humeur sur l’autre chez un individu engendre des comportements particuliers. Théorie qui est toujours d’actualité chez les naturopathes pour déterminer des personnalités, des physionomies de patients et adapter leurs traitements. La santé de l’esprit ou du corps varie en fonction de l’équilibre des humeurs dans le corps, le sang (tempérament sanguin) la bile jaune venant du foie (le bilieux), la lymphe (le tempérament lymphatique), la bile noire venant de la rate (le mélancolique)
2400 litres de sang circulent dans le foie en 24 heures, 200 hectares de tissus sont irrigués par 100 000 km de capillaires, et 130 à 200 m2 de surface pulmonaire totale viennent oxygéner nos 5,5 litres de sang chaque minute
C’est l’homéostasie qui maintient tous les paramètres corporels à leur juste valeur (pH, température, etc.). Mais elle peut être perturbée par la sédentarité, une mauvaise alimentation, rythme de vie, une mauvaise élimination, une mauvaise oxygénation, des perturbations électromagnétiques ou climatiques, etc.
Les carences et les surcharges déséquilibrent peu à peu le terrain biologique constitué par nos échanges humoraux perpétuels.
« Il faut donc agir sur les intrants, surtout l’alimentation et sur le fonctionnement des organes d’épuration. Il conviendra aussi de vérifier l’équilibre acido-basique et d’analyser les caractéristiques biochimiques du sang, de la salive, des urines pour se faire une idée de l’état des humeurs et de rétablir ce fragile équilibre biologique. »
Dominick Leaud-Zachoval, La naturopathie au quotidien
La qualité, la quantité ainsi que la mastication des aliments sont des éléments primordiaux d’une bonne digestion et utilisation des nutriments et par là, d’une bonne santé globale.
Tous les excès sont néfastes, y compris en aliments sains :
- Excès en protéines : problèmes rénaux, putréfaction toxique, acidification de l’organisme…
- Excès de sucre surtout blanc, raffiné : Acidification, modification du microbiote intestinal, hyper puis hypoglycémies qui modifient notre comportement, nous rendent dépendant et/ou agressifs.
- Excès d’acides gras saturés : surcharges des humeurs en déchets « colles », surtout en présence de facteurs aggravant tels que tabac, alcool, hérédité…
Certains apports nécessaires ne sont pas toujours respectés avec une alimentation délétère :
- les vitamines. Même (surtout ?) dans notre société moderne, nos apports sont insuffisants, fruits et légumes poussant dans des sols pauvres, enrichis artificiellement.
- Ils sont également maltraités après récolte par des conservateurs, des délais de conservations trop longs.
- les minéraux. Ils se trouvent aussi dans les fruits et légumes, surtout crus, les graines, oléagineux légumineuses, trempés plusieurs heures, pour éliminer l’inhibiteur d’enzyme qui empêche leur bonne digestion. Lorsqu’on les fait tremper, le processus de germination commence, et ce problème disparait lorsque ce processus est enclenché, il augmente aussi la quantité de vitamines (C, B et les carotènes, entre autres) et le pouvoir d’assimilation du magnésium, potassium, calcium, fer et zinc…
- les oligo-éléments : très fragiles et indispensables même si les besoins sont infimes.
- les enzymes ou ferments : eux aussi sont fragiles et ne supportent pas les fortes cuissons.
- l’eau : Vitale et souvent de mauvaise qualité, il faut la choisir peu alcaline (si en bouteille) ou l’osmoser.
- l’oxygène : Tous les organes bénéficient d’une bonne et profonde oxygénation. Il en résulte un massage de ces organes vitaux (estomac, vésicule, pancréas, colon, foie…) en plus de l’évident apport en oxygène dans le sang.
- les fibres : en régulant le temps d’exposition des toxines au contact des muqueuses intestinales.
La consommation de fibres a été reliée à une réduction des risques de maladie cardiaque, de diabète, d’obésité et de certains types de cancer.
Les fibres alimentaires proviennent des aliments végétaux. Il y a les fibres solubles et les fibres insolubles, les fibres dures et les fibres douces, graines de lin, psyllium…
La plupart des aliments qui contiennent des fibres contiennent un mélange de toutes ces caractéristiques.
Les fibres insolubles se trouvent dans les peaux des légumes et des fruits et le son des grains entiers. Elles favorisent un fonctionnement régulier de l’intestin et la santé du système digestif. Elles ne sont pas digérées, augmentent le bol fécal.
Les fibres solubles se trouvent dans certains légumes, dans les fruits et dans les légumineuses. Lorsque de l’eau est ajoutée aux aliments, elles s’épaississent et deviennent collantes, gommeuses et forment une sorte de gel, un mucilage. Les fibres solubles peuvent contribuer à ralentir la digestion des aliments. Elles prolongent la sensation de satiété, accélèrent le transit et favorisent l’évacuation des substances cancérogènes.
Certaines fibres solubles, les prébiotiques, ont la particularité de servir de nourriture préférentielle, de substrat pour les probiotiques (légumes lactofermentés, choucroute, kombucha, kéfir d’eau ou de fruit, certains yaourts de qualité…)
Un prébiotique augmente la quantité de bonnes bactéries dans l’intestin de façon importante.
Entre autres : Ail, banane, racine de chicorée, topinambour, oignon, poireau, artichauts, endives, la plupart des légumineuses, certaines céréales intégrales…
Digestion : pour de multiples raisons (manque de temps, mauvais choix alimentaires, consommation de café, alcool perturbateurs, complexité du repas, abus de sucres raffinés, produits industriels, antibiotiques, abus de produits animaux …), la digestion prends, dans notre société 3 jours au lieu de 2 environ. Ces erreurs comportementales favorisent le déséquilibre de la flore intestinale. De là, découlent en chaine, énormément de pathologies dites « de société », maladies auto immunes, carences.