Pourquoi il faut reconsidérer les chirurgies bariatriques

Les chirurgies bariatriques sont souvent présentées comme une solution pour la perte de poids chez les personnes souffrant d’obésité. Cependant, cette approche présente de nombreux inconvénients, en particulier lorsque l’addiction alimentaire n’est pas traitée en amont. Il est toujours possible de grignoter de petites quantités de malbouffe, et une perte de poids rapide au début peut sembler une bonne chose. Pourtant, cette satisfaction initiale ne suffit pas à garantir une perte de poids durable.


Les fausses promesses d’une perte de poids rapide


Il est couramment admis que la perte de poids rapide rendra les patients tellement heureux qu’ils ne reprendront pas de poids. Cependant, cette idée est loin de la réalité. La perte de poids rapide due à une restriction mécanique sévère entraîne un ralentissement du métabolisme. Dès que les excès alimentaires reviennent, lorsque les douleurs liées à l’opération disparaissent, et aussi très souvent parce que l’addiction n’a pas été traitée, chaque calorie supplémentaire est stockée dans les cellules graisseuses. Ce phénomène de stockage prépare le corps à une future famine, créant ainsi un effet yo-yo redoutable.

Il y a aussi, chez les candidats à la chirurgie bariatrique, une arrière pensée: « je vais perdre le plus vite possible parceque je sais que je ne tiendrai très longtemps. » C’était mon cas…


Les dangers de la chirurgie sans traitement de l’addiction


Sans traitement de l’addiction alimentaire, les patients continuent de consommer de la malbouffe, même en petites quantités. Cela compromet les effets de la chirurgie bariatrique et favorise le regain de poids. L’addiction alimentaire nécessite une prise en charge multifactorielle pour être véritablement vaincue. Les thérapies psy font partie du parcours bariatrique, la plupart des patients en ont déjà fait plusieurs dans les années qui précèdent la chirurgie bariatrique.


Les chirurgies ne résolvent pas les problèmes sous-jacents, au niveau du microbiote intestinal :
• Il joue un rôle crucial dans le métabolisme des aliments. Certaines bactéries peuvent fermenter les fibres alimentaires non digestibles, produisant des acides gras à chaîne courte (AGCC) qui fournissent une source d’énergie supplémentaire. Cela peut entraîner une augmentation de la masse grasse corporelle et contribuer à l’obésité
• Il influence le circuit de la récompense en modifiant la production de neurotransmetteurs comme la dopamine, la sérotonine et le GABA, qui régulent le plaisir et la motivation. Les métabolites produits par les bactéries intestinales peuvent aussi interagir avec le cerveau via le nerf vague, impactant les comportements alimentaires.


Si toutefois on souhaite sauter le pas :


La chirurgie la moins invasive est l’endosleeve, mais elle ne règle pas le problème de cette famine intense, même si courte, qui sera à l’origine de futures compensations. Même avec l’endosleeve, les patients peuvent encore être confrontés à des pulsions alimentaires non résolues et à des reprises de poids. L’estomac est élastique et s’adaptera.


La solution durable : soigner l’addiction


La seule manière de perdre du poids de façon durable est de traiter l’addiction alimentaire et les pulsions qui y sont associées. Une fois ces problèmes résolus, il devient possible d’adopter, sans frustration, une alimentation équilibrée et adaptée aux besoins humains. Cette approche permet d’éviter les maladies liées à l’obésité et de maintenir une bonne santé sur le long terme.