« Le microbe n’est rien, le terrain est tout »
Pierre Jacques Antoine Béchamp
Béchamp fut contemporain de Louis Pasteur qu’il accuse d’avoir repris ses propres théories en dénaturant leur sens profond et d’avoir ainsi orienté la médecine dans une forme d’impasse. Il ne craint pas d’affirmer en réponse à un collègue, le docteur Vitteaut : « Je suis le précurseur de Pasteur, exactement comme le volé est le précurseur de la fortune du voleur heureux et insolent qui le nargue et le calomnie. »
TERRAIN = constitution + tempérament + toxémie
La constitution est transmise de façon héréditaire,
Le tempérament se façonne et s’acquiert tout au long de la vie, sur les bases de l’hérédité
La toxémie du milieu humoral et tissulaire est influencée par l’hérédité (l’inné) mais aussi par le mode vie (l’acquis) et le psychisme.
« L’hérédité dépasse la seule notion de génétique, elle inclut aussi une imprégnation d’ordre culturel familial, émotionnel, ainsi que la mémoire de bactéries ou de virus avec lesquels nos ancêtres ont été en contact. » (Cf : « La naturopathie au quotidien » D Léaud-Zachoval)
Cette notion de terrain permet une approche différente de la santé et de la maladie. L’Homme est un ensemble complexe qui s’appuie dans sa construction et pour son développement, sur un héritage et un acquis dont dépendra sa santé tout au long de sa vie
C’est une notion que nous connaissons tous : nous sommes différents les uns des autres, nous n’avons pas le même fonctionnement biologique, les mêmes réactions. Face à ces comportements, réactions et pathologies différentes, le naturopathe va réfléchir en « terrain », c’est à dire considérer la personne dans sa globalité et pas uniquement en fonction du symptôme, de manière à tenter de remonter à la source du malaise ou de la maladie.
Il existe plusieurs approches et définitions de la notion de terrain, d’autant que c’est un terme également utilisé en homéopathie (avec des paramètres différents), en médecine chinoise, en ayurvéda.
Deux idées s’opposent souvent sur le sujet de la santé (et donc de la maladie) :
- Certains considèrent que la maladie provient exclusivement d’un agent extérieur qu’il faut détruire (virus, microbe), et, d’une manière plus générale, que la maladie est totalement extérieure à nous-même et arrive sur un coup de malchance (On « attrape « quelque chose, un rhume ou un cancer).
- Mais on peut aussi considérer qu’une maladie s’installe à un moment donné sur une personne particulière qui a des antécédents et un mode de vie qui lui sont spécifiques. Et préférer travailler sur le renforcement des défenses et le fonctionnement optimal de l’organisme tout entier.
Bien évidemment, il est des cas où l’élimination rapide de l’agent extérieur est fondamentale.
Il y a aussi des cas où la chirurgie est indispensable.
Il faut pourtant se poser la question : Lors d’épidémies, pourquoi certaines personnes vont développer la maladie, et d’autres non. Comme il est surprenant de voir la capacité de récupération de certains après un problème de santé.