Ces derniers temps, j’ai presque honte de dire que je suis naturopathe.
Je suis outrée par la stigmatisation que nous subissons à cause de quelques individus irresponsables. Ces charlatans, qui conseillent des pratiques dangereuses comme des jeûnes extrêmes, des purges ou l’arrêt de traitements médicaux vitaux, mettant en péril la vie de leurs clients. Leur incompétence jette une ombre sur toute la profession, éclipsant le travail acharné de ceux qui respectent les principes de la naturopathie.
Je suis une naturopathe sérieuse. Je connais mes limites. Je travaille main dans la main avec des médecins, je poursuis ma formation médicale pour rester à jour avec les dernières avancées scientifiques et offrir des conseils fondés sur des preuves. Il fut un temps où l’on m’a critiquée pour avoir déclaré en tant que naturopathe qu’un médicament avait été déterminant dans ma guérison d’une affection sévère, et j’ai toujours souligné l’importance de consulter un médecin expérimenté pour envisager ce traitement, car hélas la naturopathie ne pouvait pas suffire.
Nous ne sommes pas des sorciers, mais des professionnels de la santé qui cherchent à compléter la médecine conventionnelle, pas à la remplacer. Nous sommes là pour soutenir le bien-être de nos consultants, en harmonie avec les traitements médicaux lorsqu’ils sont nécessaires. Je les encourage toujours à faire valider mes recommandations par leur médecin afin de vérifier la compatibilité avec leurs éventuels traitements ou leur état de santé.
La généralisation hâtive est un fléau. Elle ne fait que renforcer les préjugés et empêcher les gens de bénéficier d’une approche holistique de la santé qui pourrait grandement améliorer leur qualité de vie et souvent même éviter une récidive possible. Il est temps de reconnaître que, tout comme dans n’importe quel domaine, il y a des bons et des mauvais praticiens. Ne laissons pas les actions irresponsables de quelques-uns définir toute une profession. Les naturopathes dévoués méritent mieux. Ils méritent respect et reconnaissance pour leur engagement envers la santé et le bien-être des autres.
Il faut également souligner le rôle de certains journalistes dans cette stigmatisation. Parfois, ils choisissent de mettre en lumière des cas isolés de mauvaise pratique pour créer des articles sensationnels. Ces histoires attirent l’attention et peuvent se répandre rapidement, mais elles ne représentent pas la majorité des naturopathes qui exercent leur métier avec intégrité et professionnalisme.
Ces journalistes, peut-être sans le savoir, alimentent une machine médiatique qui préfère le scandale à la substance. Ils contribuent à une image déformée de la naturopathie, où les erreurs de quelques-uns deviennent la marque de toute une profession. C’est une forme de journalisme irresponsable qui néglige de reconnaître la complexité et la diversité des pratiques en naturopathie.
Il est crucial que le public soit informé de manière équilibrée et juste. Les naturopathes sérieux, qui s’engagent dans une pratique éthique et éclairée, ne devraient pas être éclipsés par une minorité bruyante. La vérité est que la plupart des naturopathes sont des alliés précieux dans le parcours de santé des individus, et il est temps que cette réalité soit mise en avant.
La complémentarité entre la médecine classique et la naturopathie est un aspect crucial de la prise en charge globale de la santé. Les médecins, souvent submergés par le nombre de patients, n’ont pas toujours le temps matériel de se pencher en détail sur tous les paramètres de la vie d’un individu qui peuvent influencer sa santé. C’est là qu’intervient le naturopathe, qui peut prendre le temps nécessaire pour analyser de manière holistique tous ces paramètres.
En attendant que la naturopathie soit régulée en France par un diplôme d’état comme ça l’est dans de nombreux pays dans le monde, il est essentiel pour toute personne souhaitant intégrer la naturopathie à son parcours de santé de procéder avec discernement et prudence. Après avoir reçu un diagnostic médical, il est tout à fait dans votre droit de contacter le ou la naturopathe et de vous renseigner sur ses qualifications et son expérience dans la problématique qui vous amène à cette démarche.
Voici quelques conseils pratiques :
- Demandez les détails de sa formation et son expérience: Un naturopathe crédible sera transparent sur son parcours éducatif et ses certifications.
- Renseignez-vous sur sa collaboration avec le secteur médical : Les naturopathes sérieux travaillent souvent en synergie avec des médecins et peuvent vous donner leurs coordonnées.
- Écoutez les témoignages : Les retours d’autres patients peuvent vous donner une idée de l’efficacité et du professionnalisme du naturopathe.
- Préparez vos questions : Avant de prendre rendez-vous, listez les questions que vous souhaitez poser pour évaluer si le naturopathe correspond à vos attentes.
En parallèle, voici quelques signes qui peuvent vous indiquer qu’un naturopathe n’agit pas dans le meilleur intérêt de son client:
- Promesses de guérison rapide ou miracle : Méfiez-vous des naturopathes qui promettent des résultats instantanés ou des cures miracles, surtout pour des conditions chroniques ou graves.
- Refus de collaborer avec des médecins : La naturopathie sérieuse se fait en complément de la médecine conventionnelle, pas en opposition.
- Conseils de cesser des traitements médicaux : Un naturopathe responsable ne devrait jamais conseiller d’arrêter un traitement prescrit sans l’accord du médecin traitant.
- Diagnostic sans examen approfondi : Soyez prudent si un naturopathe diagnostique une maladie.
- Absence de suivi : Un bon praticien devrait s’intéresser à l’évolution de votre état et proposer un suivi régulier.
En suivant ces étapes, vous pourrez choisir un(e) naturopathe qui respecte les principes de la naturopathie tout en étant conscient de ses limites et de l’importance de la médecine conventionnelle. C’est votre santé, et vous avez le droit de choisir des soins complémentaires qui vous conviennent, en toute sécurité et avec confiance.